15/01/02
Linux : terrain d'affrontements
pour les licences
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Les licences font parler d'elles : la société Borland a t'elle été trop loin dans la licence des produits Jbuilder 5 et Kylix 2 Open Edition ? Le projet Wine doit-il adopter une nouvelle licence ? |
Mis à jour le 16/01/2002 : réponse de Borland
en deuxième partie de l'article.
Wine est un programme Open-Source gratuit permettant d'exécuter
sous Unix des applications Win32. La Winelib comprend des outils
capables de faire tourner sous Unix à base de processeur
Intel des binaires Windows (3.1/95/NT). Linux, FreeBSD, Solaris
fonctionnent avec Wine.
Wine ne requiert pas Windows pour fonctionner et on peut le distribuer
librement. Sa licence a récemment fait parler d'elle. Un
thread long de 272 posts est ici
"résumé". La question était de
savoir si la licence actuelle de Wine, "la WineHQ License",
héritée d'une licence "X11" qu'on peut apparenter
à une "BSD-like", doit ou non passer en mode LGPL.
Transgaming
une société impliquée dans le développement
de Wine a été critiquée pour ne pas avoir publié
du code source relatif à Direct 3D. Les raisons invoquées
sont basées sur le coût de développement de
ce code qui serait sans doute exploité sans vergogne par
d'autres compagnies industrielles qui pourtant ont les moyens de
prendre en charge au moins une partie de ce coût. Sans un
tel sponsorship, Transgaming refuse de livrer son code.
C'est alors le début d'une grande discussion, complexe, sur
les avantages et inconvénients des licences GPL / LGPL et
WineHQ. Si la première permet un mode de partage maximum
des informations, Stallman lui-même semble reconnaître
que dans le cadre du projet Wine celle-ci constitue un frein au
développement. La raison est simple, plusieurs entreprises
commerciales dont Corel contribuent grandement au projet Wine mais
n'ont pas vraiment envie de voir les sources de leurs contributions
etalées au grand jour. Contrairement à la GPL, la
licence LGPL autorise l'intégration du code source dans un
logiciel propriétaire, elle pourrait donc constituer pour
ce projet une bonne solution... Mais l'avis des développeurs
semble décidemment trop partagé pour nécessiter
un changement de licence.
Dans un
autre article ce sont deux produits de Borland qui sont au centre
des débats. JBuilder 5 et Kylix 2 Open Edition contiennent
en effet dans leur licence une clause qui permettrait légalement
à Borland de s'infiltrer dans la machine du développeur
afin de vérifier si les licences de ses produits ont été
acquises légalement. De plus, une autre partie de cette licence
stipule que Borland ne peut être attaqué en justice
à ce propos, l'utilisateur admet qu'il est donc perdant d'avance
face à un tribunal...
L'auteur de l'article, T.J. Duchene, pourtant client Borland de
longue date, rejette en bloc cette licence et espère que
Borland fera machine arrière sans quoi il se cherchera d'autres
outils de développement, appelant ses amis et Internet à
faire de même.
Mise à jour : Borland
s'excuse et invoque une erreur de leur part, cette partie de
la licence n'était pas vouée aux produits pour les
particuliers.
On le voit avec ces deux exemples, les licences logicielles ne
sont pas à prendre à la légère que ce
soit lors du choix initial de cette licence pour un projet (dont
les évolutions ne sont pas toujours facilement prévisibles)
ou pour un éditeur, d'autant plus si leur champ d'action
s'étend jusqu'aux libertés individuelles.
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